Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Petites chroniques

16 décembre 2013

Le jeu de l'ange, de Carlos Ruiz Zafòn

 

43405858

Roman - 2010 - Pocket - 666 pages

 

Dans la turbulente Barcelone des années 1920, David, un jeune écrivain hanté par un amour impossible, reçoit l'offre inespérée d'un mystérieux éditeur : écrire un livre comme il n'en a jamais existé, «une histoire pour laquelle les hommes seraient capables de vivre et de mourir, de tuer et d'être tués», en échange d'une fortune et, peut-être, de beaucoup plus. Du jour où il accepte ce contrat, une étrange mécanique de destruction se met en place autour de lui, menaçant les êtres qu'il aime le plus au monde. En monnayant son talent d'écrivain, David aurait-il vendu son âme au diable ?

 

C’est un livre qu’on a envie de lire une tasse de thé à la main par une soirée de pluie et de tempête, histoire de se mettre dans l’ambiance.
Parce que, oui, « Le jeu de l’ange » est un roman noir avec des dégradés de gris et des teintes pourpres où peine à s’imposer la lumière.
Mise en abîme de l’écrivain, on suit le quotidien de David Martìn, petit employé à  la rédaction d’un journal, qui va rapidement gravir les échelons vers le métier qu’il rêve de faire depuis toujours : écrivain.
Mais ce n’est pas sans conséquences ni conditions.


On assiste à un pacte étrange avec un mystérieux éditeur qui cache quelque chose de froid et de sombre derrière son aspect lisse et ses sourires trop angéliques.
Cadeaux surnaturels, récompenses faramineuses et commande étrange, Martìn va laisser la vanité prendre le dessus et l’entrainer sur un chemin qu’il aurait mieux fait d’éviter.
Mélange entre « L’associé du diable » et « Le portrait de Dorian Gray », l’auteur nous offre un panorama de genres mêlant fantastique et policier sur fond de romance fatale.
Il tisse une véritable toile d’araignée dans laquelle se rejoignent meurtres, démence, livre maudit et commerce d’âmes.
On n’est jamais rassasié, au contraire, les intrigues et les rebondissements fusent aussi vite que la perte et la chute du personnage entrainant avec lui ceux qu’il aime.


Malgré quelques petites choses qui restent inexpliquées, j’ai eu un véritable coup de cœur pour ce roman et cet auteur que je ne connaissais pas.
Il nous offre un style fluide et poétique qui nous plonge dans un univers où ne sait plus distinguer la vérité du faux,  ni le vrai du mal.

 

 

Publicité
Publicité
11 décembre 2013

Longues peines, de Jean Teulé

 

 

62484574

 

Roman - 2011 - Pocket - 185 pages

Enfermé entre quatre murs, qu'on soit prisonnier ou maton, la vie est presque la même. Pour tenir, il faut pouvoir s'évader, s'échapper de cet ennui poisseux. Certains abusent des humiliations, d'autres perdent pied, d'autres encore s'inventent des histoires d'amour. Dans cette maison d'arrêt, un petit monde se crée avec ses règles et ses rituels, en attendant le jour de la libération ou de la retraite. Des histoires de dingues, des histoires tendres, des histoires vraies.

 

 

Longues peines… Longues peines carcérales, longues peines sentimentales.
Second livre que je lis de Jean Teulé et je pense avoir trouvé un nouveau chouchou en matière d’auteur.

« Longues Peines » est un court roman qui nous entraine dans l’intérieur sombre et chaotique d’une petite maison d’arrêt.
Comme à son habitude, l’auteur nous offre un récit cru sans fioritures ni artifices.
Plongés au cœur des cellules moites et froides, pas de figures de styles ou de lyrisme pour adoucir la réalité des faits.
Les crimes de chacun nous sont dévoilés morceau par morceau, créant un effet de suspens mêlé d’angoisse : quelles horribles choses untel a-t-il commis pour se retrouver ici ?
L’inéluctable réalité de chacun des crimes laisse un goût amer mais la tendresse à l’égard des détenus prend vite place, contre toute attente.
Meurtre, viol ou braquage, le quotidien des détenus dans lequel nous sommes immergés nous fait réaliser qu’ils sont humains, eux aussi.

On se surprend à être compatissant envers une femme qui a tué son enfant dans un moment de désespoir, à être ému de l’histoire d’amour naissante entre deux détenus séparés par leurs  barreaux ou bien encore peiné du bizutage d’un violeur.


Choqués, émus, déçus, angoissés, ce roman est un puissant cocktail d’émotions contradictoires mais qui sont si bien dosées comme seul Jean Teulé sait le faire.
Et que ce soit d’un côté ou de l’autre des barreaux, peu à peu la folie se répand insidieusement partout, dans les moindres recoins.
Chassé- croisé entre détenus et surveillants, personne n’échappe au désespoir, à l’amour, à la solitude.
La distance entre la liberté et l’emprisonnement est fine, très fine, et c’est dans un va-et-vient régulier que nous assistons aux sorties et entrées de chacun pour sombrer peu à peu dans un mélange et un flou total où les rôles s’inversent.

30 juillet 2012

Le magasin des suicides, de Jean Teulé

 

41KoytOisaL

Roman - 2008 - Pocket - 157 pages

 

 

Tout d'abord, la famille Tuvache est composée de cinq personnages. les parents sont commerçants et vendent des produits pour se suicider. Ils feraient tout pour vendre leur marchandise. Le fils aîné, qui est dépressif mais extrêmement créatif, est dans sa bulle: il est toujours seul et très peu ouvert au monde extérieur. La sœur est une adolescente mal dans sa peau et pleine de complexes. Jusqu'au jour où le petit dernier, Alan, vient tout bouleverser avec sa « cruelle » joie de vivre...

 

 


Le titre et la couverture au jaune flashy m'avait déja attiré durant mon stage dans une bibliothèque.
Curieuse de ce dont pouvait bien parler un livre portant pour titre " Le magasin des suicides " je me suis lancée dans cette lecture.

C'est un humour noir qui nous frappe d'entrée de jeu, sans chichis et simplement.
A peine quelques pages tournées et je ris déja du franc parlé de Monsieur Tuvache envers une vieille dame qui souhaite se pendre.
Loin de se trouvé choqué du métier exercé par les Tuvache et du caractère légal qu'il revêt, on se trouve plutôt vite emporté dans le tourbillon de l'activité atypique du magasin.
On rit des moyens proposés pour mourir, adaptés à chaque client ( du poison pour madame c'est plus élégant, un sabre pour monsieur c'est plus viril ).
On tourne les pages avec légéreté et le rire nous quitte peu à peu, tout en douceur, pour laisser place à une certaine tendresse envers la famille Tuvache et le boulervesement auquel elle fera face.

Jean Teulé nous offre ici un livre savamment dosé entre la simplicité, l'humour et l'émotion.

 

 

10 juillet 2012

THE WALKING DEAD : L'ascension du Gouverneur, de Robert Kirkman et Jay Bonansinga.

 

the walking dead

Horreur - 2012 - Livre de poche - 350 pages

 

Dans l’univers de The Walking Dead, il n’y a pas plus méchant que le Gouverneur. Ce tyran sanguinaire qui dirige la ville retranchée de Woodbury a son propre sens – complètement déviant – de la justice, qu’il organise des combats de prisonniers contre des zombies dans une arène pour divertir les habitants, ou qu’il tronçonne les extrémités de ceux qui le contrarient… 

 

Ayant déja visionné la première saison et une partie de la deuxième de The Walking Dead, j'ai été curieuse de découvrir ce roman dont l'histoire n'apparaît pas dans la série (elle commence directement avec le réveil du personnage principal dans l'hôpital abandonné).

Après quelques première pages, il faut avouer que je suis restée un peu sceptique quant au style d'écriture des auteurs.
En effet, le style me semblait un peu brouillon et décousu, pas assez fluide.
L'histoire démarre directement sur un massacre de zombies dans une luxueuse maison où se sont réfugiés les personnages.
On prend alors vite connaissance de ces derniers: Philip Blake le meneur, sa fille Penny, son frère Brian et les deux amis Nick et Bobby.
On assiste ensuite à l'élaboration d'un plan pour tenter de rejoindre un centre d'accueil de survivants situé à Atlanta.


Même si l'histoire a été, pour ma part, assez lente à démarrer et semblait stagner avec quelques moments d'actions disséminés ici et là, la suite de ma lecture s'est avérée beaucoup plus intéressante.
En effet, à partir du moment où les personnages décident de se mettre en marche pour Atlanta, l'histoire devient très vite captivante et les péripéties s'enchainent tout comme les pages tournées.
On assiste à la fois à l'étendue apocalyptique qui plane sur l'ensemble des villes parcourues par le petit groupe mais aussi à la naissance du redoutable gouverneur Philip Blake.
On comprend alors avec horreur mais aussi avec une sorte de peine et tristesse, à travers toutes les épreuves subites durant la lutte commune pour survivre, comment et pourquoi il en est arrivé là.

L'ascension du Gouverneur est un roman sanglant ( mais qui reste trop soft à mon goût dans les détails ) et psychologique qui nous saisit progressivement jusqu'à la dernière page, nous laissant pantelants.

 

 

 

27 juin 2012

Sur le seuil, de Patrick Sénécal

 

Sur le Seuil

Horreur / Fantastique - 2006 - Bragelonne - 363 pages

 

Thomas Roy, l'écrivain le plus adulé du Québec est un jour retrouvé seul dans son appartement, horriblement mutilé et catatonique. Ses dix doigts ont été coupés et il a été retrouvé à moitié défenestré. L'auteur était un invité régulier des talk-shows et la parution de ses romans était toujours un évènement médiatique majeur. Afin de le sortir de son état catatonique et de découvrir s'il s'agit d'une tentative de meurtre ou d'un suicide manqué, les policiers mènent leur enquête alors que l'on confie l'écrivain à Paul Lacasse, psychiatre d'un hôpital de Montréal.

 

Curieuse qu'on compare cet auteur à Stephen King, je me suis lancée dans la lecture de Sur le seuil.

Si l'histoire est peu lente à démarrer, Patrick Sénécal nous plonge peu à peu dans un suspens intenable avec des révélations distillées ça et là tout au long du roman.
Il nous entraine avec force au plus profond du surnaturel et de la folie, en nous obligeant à reprendre notre souffle à chaque page tournée.
On assiste alors graduellement à l'effondrement de toutes les croyances et la remise en cause de tous les doutes du personnage, le Docteur Lacasse.
Confronté et torturé par son inconscient, il luttera jusqu'à la fin, refusant de reconnaître l' affreuse vérité qui s'offre à lui, inébranlable.


Une fois le livre refermé, il nous faudra quelques minutes pour reprendre nos esprits et calmer les battements effrénés de notre coeur.
Sur le seuil, est un thriller grandiose qui nous happe dans les profondeurs de la folie en ne nous laissant aucun repos.

 

 

Publicité
Publicité
Petites chroniques
Publicité
Archives
Publicité